Et si l’entrepreneuriat étudiant était une réponse face à la crise politique, économique et sociale qui touche notre pays ?
Il est
aujourd’hui possible pour les étudiants de créer des richesses.
Des entrepreneurs comme Julien Achille Agbe Frederic Tea, Fabrice Vanie ou Wilfried Adingra commencent
d’ailleurs à nous montrer la voie. La Côte d'Ivoire n'a rien à envier à personne en
termes de talents, d'idées ou d'envies.
Mais
pourquoi alors seules 2% des entreprises en Côte d'Ivoire sont créées par des
étudiants, alors qu’elles le sont aux Etats-Unis par plus de 11%?
La
révolution numérique a permis de rendre l’entrepreneuriat accessible à tous. Là
où un apport en capital conséquent était indispensable il y a vingt ou trente
ans, seul un ordinateur et quelques cours de programmation suffisent à un
étudiant aujourd’hui pour « changer le monde ».
Avec un marché de l’emploi qui offre des perspectives moroses, l’entrepreneuriat pour les jeunes doit être une alternative à encourager. Quoi de plus formateur que d’entreprendre à la sortie ou pendant ses études?
Le risque
est moins grand – un étudiant n’a généralement ni famille à assumer ni carrière
à poursuivre -, il peut bénéficier du soutien de ses professeurs et surtout
l’échec est pratiquement indolore : au pire il se retrouve comme ses camarades
à chercher du travail, avec cependant une expérience bien plus riche !
L’AFFAIRE
D’ÉTUDIANTS PRIVILÉGIÉS
En ce sens, la création d’un nouveau statut d’« étudiant entrepreneur » par la ministère de l’enseignement supérieur serait une réelle avancée. Les étudiants
désireux de créer leur entreprise n’auront plus à se « cacher » derrière une
formation écran, ils pourront être accompagnés par leurs professeurs et obtenir
des horaires aménagés.
Mais si ce
statut est un pas en avant, il reste malheureusement avant tout symbolique car
encore trop de freins bloquent la création d’entreprise chez les jeunes en Côte d'Ivoire.
En effet,
trop peu d’étudiants sont prêts à franchir le pas de l’entrepreneuriat alors
même que 37% l’envisageraient. L’entrepreneuriat reste encore l’affaire
d’étudiants privilégiés qui ont le soutien financier nécessaire pour se
permettre de ne pas percevoir de salaire pendant les 12 à 24 premiers mois
d’amorçage.
La question
de l’extension du prêt étudiant est essentielle en Côte d'Ivoire – nous proposons qu'il soit allouer des prêts étudiant pour l'entrepreneuriat,
afin de prolonger le prêt aux mêmes conditions avantageuses.
FUTURS
ZUCKERBERG
Il
est essentiel de faire de l’entrepreneuriat étudiant un moteur pour la politique nationale de la jeunesse, à l’heure le problème de chômage de la jeunesse vient aggraver le fléau de paupérisation et de précarisation en Côte d'Ivoire. Si aujourd’hui de très nombreux étrangers jeunes suivent des formations dans des fileres techniques et professionnelles qui les qualifie, il leurs est encore difficile voir
impossible de rester en Côte d'Ivoire pour créer leur entreprise.
C’est tout
le paradoxe de notre système qui veut imprégner le monde de sa culture mais qui
empêche aux « autres » de créer richesses et emplois .
Les
étudiants peuvent trouver dans l’acte d’entreprendre une façon de s’épanouir et
de se réaliser, de retrouver confiance en l’avenir. Plus qu’un statut
symbolique, le gouvernement doit désormais prendre la pleine mesure de ce défi
et créer les conditions favorables pour faire éclore les futurs Zuckerberg à la Côte d'Ivoire.
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