La théorie de la croissance appauvrissante dans le secteur agricole Ivoirien

Grâce à son secteur agricole, la Côte d’Ivoire jouit d’une croissance soutenue, cependant elle continu de présenter des niveaux extrêmes d’inégalité et de pauvreté.

1er producteur mondial de cacao, 1er rang africain et au 7e rang mondial des producteurs de caoutchouc naturel. 1er exportateur africain d’huile de palme, 2e exportateur africain de bananes, 1er exportateur africain de mangues. Et une production vivrière qui représente plus de 10,7Mt par an constituée essentiellement des tubercules (49% d’igname, 21% de manioc 6,4% de riz, 5,9% de maïs …). Cependant, les conditions de vie des familles paysannes se sont détériorées et le taux de pauvreté a continué d’augmenter. Et l’on continu de se demander pourquoi ?

En effet, malheureusement, l'Etat est plus préoccupé par son gain sur les exportations brutes de matières premières des paysans que sur leurs revenus. Sachant que les surproductions conduisent à la détérioration des prix. L’Etat se contente de s’enrichir sur le dos des agriculteurs sans se préoccuper réellement de l’amélioration de leur niveau de vie. A chaque campagne l’on annonce de grosses productions sachant que la loi du marché voudrait que l'abondance de l'offre influence négativement le prix. Après ce sont les producteurs qui supportent la baisse des prix à l’internationale. Ainsi, les taux de croissance dans ce type d’économie, même élevés, se traduisent très souvent par une augmentation de la pauvreté ou par sa stagnation. Dans tous les cas, cette "croissance " se révèle incapable de sortir les populations de l'état de pauvreté, à un rythme aussi élevé que celui des taux de croissance qu'on y rencontre. C'est bien la théorie de ‘’croissance appauvrissante’’ développé par le célèbre économiste indo-américain Jagdish Natwarlal Bhagwati.

Une situation qui laisse de nombreux jeunes des familles paysannes sans meilleure alternative que de s’aventurer sur les routes périlleuses de l’émigration. D’autres se tournent vers la radicalisation, qui se nourrit du désespoir et du désœuvrement. Il nous faut corriger cette trajectoire en réorganisant le monde agricole pour que la croissance économique profite un peu aux acteurs clés. Je fais quelques proposition non exhaustive 

Réorganiser les paysans, renforcer les capacités des centres de recherche comme le CNRA( Centre National de Recherche Agronomique) qui fait un travail énorme, mais en les rapprochant des paysans pour rendre la recherche plus participative pour permettre à nos semences d’atteindre les rendements promis. Par ailleurs rapprocher les espaces d’innovation frugale et ouverts qui se met en place des zones rurales en lien avec les lycées et centres techniques pour décloisonner la science et les mettre aux services de notre agriculture. Nous n’avons pas besoin d’importer un modèle de développement agricole, nous avons nos propres réalités et nous devons penser un modèle adapté à notre territoire et aux besoins des agriculteurs. 

Nous devons enfin Réduire la dépendance du système agricole des cultures d'exportation (métier première) et investir dans la transformation des produits locaux. 

Vous pouvez compléter avec vos propositions pour nous permettre d'être inclusive dans notre approche