PRODUIRE SANS RIEN DETRUIRE


Au lendemain de la seconde guerre mondiale, la nécessité de nourrir l’Europe a contribué à la révolution verte, aussi appelée « agriculture chimique ». Cette agriculture de masse qui utilisait les engrais chimiques et pesticides, a fait ses preuves au cours de trois à quatre décennies qui suivirent, mais son action à long terme fut dévastatrice pour la planète. En effet, elle a contribué à la perte d’une grande partie de la biodiversité naturelle. Les sols ont ainsi perdu leur fertilité naturelle, par l’altération des substances naturelles. Les nappes phréatiques ont été polluées par le nitrate contenu dans les engrais chimiques… Pire, l’utilisation de ces engrais chimiques représente aujourd’hui 3 à 5 % des émissions de N2O dans l’atmosphère. D’où la nécessité de changer de cap, et de revenir à une agriculture plus saine, naturelle, rentable et durable, grâce à l’agro-écologie.« L’agro-écologie est une agriculture 100% naturelle, respectueuse de l’environnement et de sa biodiversité, autant que de la santé des consommateurs. Elle combine connaissance de la nature et exigences modernes de rendement, technicité scientifique et savoirs ancestraux, satisfaction humaine et préservation de la Terre »Tanguy Gnikobou, Co-fondateur de "Les Jardins de l'Espoir" . Elle propose en clair de PRODUIRE SANS RIEN DETRUIRE.Cette technique agricole a été fondée par Justus Von Liebig dans les années 1980, qui après avoir analysé les cendres des plantes, a énoncé la règle de la restitution. Cette règle part du principe que la plante restitue au sol toutes les substances qu’elle lui a empruntées pour sa croissance. Sa découverte est extraordinaire. Il constate dans les cendres analysées, une forte dominance de quatre éléments (N, P, K, et CaO), dont les plantes ont besoin pour leur subsistance. Ces éléments sont : l’Azotes, le Phosphore, le Kalium ou potasse et la chaux. Il comprit aussi qu’il suffisait juste de les restituer au sol pour rétablir sa fertilité.Les fondamentaux de l’agro-écologie sont le sol, l’eau, la plante, l’animal et le paysage qui interagissent dans le même agrosystème, d’où la nécessité d’une agriculture intégrée.
En quelques années, l’agro-écologie a fait ses preuves, et présente des avantages considérables à trois niveaux. Au niveau environnemental, elle favorise une gestion durable des ressources naturelles, meilleure fertilité des sols. La protection de la biodiversité, la lutte contre l’érosion et la désertification, réduction de la dégradation de l’environnement de des écosystèmes.Au niveau économique, elle réduit les charges liées à l’utilisation des engrais chimiques. Elle fait la valorisation des matériaux existant. La production est constante et la quantité est la même qu’avec les engrais chimiques. De plus les produits bios étant prisé, les produits écologiques, sont vendus à un prix supérieur à celui du marché.Au niveau social, nous assistons à l’amélioration de la sécurité alimentaire, et de la qualité nutritionnelle des populations. Une meilleure protection des populations et une valorisation des savoir-faire.Nonobstant tous ces résultats encourageant, les entreprises agroalimentaires continuent de prôner l’agriculture chimique à travers de grandes campagnes publicitaire dans les lieux ruraux, et abrutir les populations sur l’impossibilité d’avoir une production rentable sans engrais chimique ni pesticides. Outre cela, le manque de connaissance de ces populations sur ces nouvelles techniques constitue un frein à cette agriculture écologique.Dans un monde où les ¾ des terres cultivables sont consacrées à l’agriculture industrielle (Hévéa, Coton, Café, Cacao…), en plus de produire sainement et naturellement, le grand défi de ce siècle serait de produire pour se nourrir, en consacrant plus de terre arables à l’agriculture vivrière, ce qui contribuera à réduire, voire éradiquer la famine dans le monde.
Yves Moise Nguessan

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