Les champs vidés de mains-d'œuvres


Avec tout son potentiel, nos terres vidées de ses jeunes... des mois après, ça ne se sent toujours pas dans les assiettes... et les jeunes sont encore déterminer à affronter ce que j'appelle le plus grand cimetière.

Je suis actuellement dans L'ouest de la Côte d'Ivoire, le carrefour agricole du pays. On y cultive du café, du cacao, du riz, du manioc, du maïs...et j'en passe. Et malgré toutes ces ressources, cette région ne parvient pas à retenir sa jeunesse qui rêve de gagner sa vie en Europe. Résultat : les activités tournent au ralenti. Toutes les villes de l'ouest sont atteintes par ce phénomène '' l'immigration clandestine, la fuite de la main d'œuvre''

ICI les entreprises sont rares, et beaucoup de jeunes, peu enclins au dur labeur des champs ou trop peu qualifiés, se retrouvent sans emploi après leurs études. En attendant des jours meilleurs, ils vivent de petits boulots, comme la cabine téléphonique, la vente de téléphones de seconde main à proximité des gares routières, conduisent des taxis pour 15 000 francs CFA (23 euros) par mois.

Décrochage scolaire, chômage, emplois peu qualifiés, bas salaires, absence de couverture sociale… Les jeunes de 15-34 ans, qui représentent un tiers de la population, sont les grands oubliés de la croissance... Alors ils partent."Tous les villes de l'ouest sont atteints par ce phénomène. A Man, les jeunes sont poussés par leurs parents. Tout le monde veut voir son enfant partir pour fuir la galère

Pour nous, il faut s'attaquer à la lancinante question de l'emploi des jeunes, en créant de nouveau métier si l'on veut freiner l'hémorragie de l'ouest du pays que constitue l'immigration clandestine. Il vise à qualifier les jeunes, en vue d’une meilleure insertion dans le secteur Agricole. Le défi est de former les jeunes aux métiers agricoles et de les accompagner jusqu’à l’insertion dans les filières agricoles et halieutiques. Cette initiative permet de passer d’une agriculture subie, comme une fatalité familiale ou sociale, à une agriculture voulue pour ses vertus économiques et d’équilibre socio-culturel dans les territoires ruraux.

Les campagnes associées de sensibilisation du gouvernement et des autorités de l’ouest, à la lutte contre les passeurs, ont porté leurs fruits et réduit les départs. Mais les trois « gares de Libye », invisibles, sont toujours là (ne me demandez pas pourquoi?).

Et les jeunes continuent à rêver. « On connaît le danger. On sait que 20 % de ceux qui partent meurent sur la route ou dans l’eau,. Mais c’est insignifiant comparé au risque de rester ici ''me dis un jeune le regard triste''... On a beau avoir un gouvernement riche, ça ne se sent pas dans les assiettes. 
Fin prêt, il a commencé à vendre tous ses objets de valeur pour regrouper le million de francs CFA (1 520 euros) nécessaire pour le trajet jusqu’à Tripoli et la traversée de la mer, le but est de se retrouver très loin du champ familial vu comme une fatalité sociale.»

Et pourtant, il suffit juste de montrer aux jeunes ruraux qu’un des champs d’application de leur rêve passe par l’exercice d’un métier agropastoral ou de pêche, qui leur offre une opportunité de réaliser leur vie, d’avoir un emploi et de créer des richesses sur leur territoire.
Ceci se traduit par l’amélioration de l’attractivité des métiers agricoles à travers la promotion de success stories. Le développement du capital humain et la valorisation des ressources locales constituent un pilier important pour le développement global du pays.

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